Effectivement, la chasse était cruelle, épuisante et vaine pour le renard, juste pour la beauté du geste, si je puis dire, car Wilde nous l 'a rappelé : on ne mange pas le renard ! Mais ce qui comptait avant tout, c’était la possibilité de pratiquer l’équitation dans des conditions de liberté, au cœur d’un espace accidenté, sauts et galops, les obstacles naturels, haies, fossés, ruisseaux , et rus, permettant l’exercice des épreuves d’obstacles en milieu naturel. Cette forme de chasse ne se pratique plus que dans les environs de Pau, des Anglais font le déplacement pour pouvoir bénéficier de la tradition que Wellington instaura en 1814 et qui fut reprise par un certain seigneur Oxenden en 1840. C’est lui qui importa dans la région la première meute de chiens anglais . Durant un siècle, la société aristocratique anglaise et américaine s’installa dans de somptueuses demeures typiques, ![pau hunting drag,chasse au renard,leurre,tradition,sport équestre]()
appréciant le contraste entre les hivers doux et le paysage des Pyrénées enneigées et vécut de ses traditions implantées en terre béarnaise. ![pau hunting drag, chasse au renard, leurre, tradition, sport équestre,]()
Ainsi l’on vit Sir Winston Churchill et son Altesse le roi Edouard VII en personne chasser en Béarn, puis le futur Président Franklin Roosevelt enfant, passer des vacances équestres sur les terres d’Henri IV. En 1880, le responsable de la meute était James Gordon Bennett, fondateur du journal International Herald Tribune. Avec la deuxième guerre mondiale, la tradition s’étiola. En 1946, la chasse au renard fut abandonnée et s'instaura la chasse au flair,hunting drag, totalement pacifique. Le drag supprime la recherche de l'animal . Un homme connaissant bien le terrain part trois quarts d'heure avant les chiens . Par une corde de deux ou trois mètres, il traîne ( drag ) un paquet de fumier sur lequel ont couché les renards et dont l'odeur est ravivée par quelques gouttes d’essence d'anis; il fait ainsi un parcours de 8 km marqué par des arrêts. Pau-Chassent, au Château de Sombrun, maintient aujourd’hui le pavillon, la cour et le chenil mais ne compte guère que 20 membres actifs. Plus personne n’en a mémoire celui qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a tué un renard ! Le renard n’est plus chassé, les chiens flairent seulement le leurre du drag. Il s’agit d’offrir aux cavaliers qui montent des pur-sang vigoureux, le meilleur itinéraire possible avec un large éventail d’obstacles à franchir, une chasse qui dure deux heures, sur un terrain de 18 Km permettant 40 Km d’itinéraire d’obstacles naturels, avec les plus beaux panoramas sur la campagne, sur fond de chaîne des Pyrénées, des motifs de galops rapides. Bois escarpés, petites collines , vallons à ravins, pentes raides, pâturages , landes, rigoles, fossés, talus, barrières, sol moelleux, rus, difficultés multipliées pour les chiens et, les chevaux, les cavaliers, autant de plaisirs qu'ils s'offrent sans massacre, tout au bonheur de la vitesse et du sport équestre. Les cavaliers portent la tenue traditionnelle, habits verts, rouges, noires, culottes blanches, bottes à revers, gilets paille, les beaux équipages aux trompes de chasse se font entendre dans les bois et vallons pyrénéens. La chasse terminée, on se retrouve dans un restaurant local, prétexte à la découverte des recettes régionales, et à la fraternisation avec les habitants des lieux. « C’est un parfait pays pour pratiquer cette chasse, qui n’en est pas ! mélange d’Irlande et du Leicestershire, avec de nombreux fossés et haies vives, pas aussi dangereux que ceux d’Irlande, » nous confie un adepte anglais. Le château de Sombrun où est fixé le chenil de la meute, unique pour l’instant, a été en partie réhabilité Le Maître chien est fier de l'un d'eux, l'un des plus performants qui répond au nom de Tony Blair…
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